LA LETTRE D’EXOTYPIE, DIX MINUTES DE LECTURE À PARTAGER POUR SE DISTRAIRE EN TRAVAILLANT, OU L’INVERSE !

#drôles
de gammes

Interludes objet ludique ou espace réflexif, nos envies naviguent entre deux, façon gamme majeure et mineure. Ça bouillonne sous nos crânes et les idées résonnent jusqu’au bout de nos doigts. Quelques impromptus plus tard, bémol et dièse compris, oyez notre concerto à deux claviers. Et n’oubliez pas, puisqu'il existe un prélude à tout, Interludes est un moment à glisser dans les interstices de nos partitions personnelles et professionnelles, pour faire diversion. Avant que ne surgisse déjà le postlude…DG

LE COIN GRAPHIQUE
Grenoble, un modernisme olympique

Grenoble, un modernisme olympique

À l’heure des derniers préparatifs des JO 2024, Paris se transforme… Et l’édition du livre documentaire et photographique sur l’impact architectural des JO d’hiver à Grenoble en 1968 arrive à point nommé ! L’auteur Lionel Catelan rend compte d’une ville traversée par une véritable secousse architecturale et artistique. Entre ville redessinée et livre graphique, ce bel ouvrage est édité par la maison d’édition Building Books. On recommande !
https://buildingbooks.fr/product/Grenoble-un-modernisme-olympique

L’ACTUALITÉ
À FROID

Doit-on tenir sa langue ?

L’IVG constitutionnalisée, MeToo partout, l’égalité professionnelle grande cause du quinquennat… le male gaze se dissipe très lentement. Et dans notre domaine, l’écriture égalitaire bouscule les certitudes. Mettons à jour la langue française !

Place au neutre
Le neutre, pourtant présent en latin et en ancien français, n'existe quasiment pas dans la langue moderne. Sans neutre, on est condamné à la pensée binaire, et pire, le masculin l'a emporté sur le féminin. Il serait temps d'y remédier car, au-delà de la sphère purement linguistique, notre langue aussi véhicule une part d’enjeux sociaux et un idéal d'égalité. Il y a aussi des enjeux de compréhension. On veut lire ou entendre la complexité du réel, pas sa simplification. On veut comprendre en un pronom si un groupe est exclusivement masculin, féminin, ou les deux. Que celleux qui ne voient pas l'utilité du neutre relise cette phrase ! Aux côtés de l'emblématique pronom “iel”, les alternatives existent : accord de proximité, alternance, point médian, épicènes et formes hybrides. À chacun sa préférence, la pratique fera le reste !

Décliner au féminin
Autre enjeu de taille : donner la même place aux formes masculines et féminines. Sinon, on invisibilise ! La féminisation des noms de métiers adoptée en 2019 par l’Académie française a marqué un tournant décisif, mais on peut regretter que les nouvelles pratiques se diffusent trop lentement. C’est un phénomène intéressant à observer car il s’agit d’une action consciente d’une partie de la population, tandis que les évolutions de la langue ne sont généralement pas concertées. Sachant que l’écriture égalitaire n’est pas une fin en soi mais une manière de repenser notre langue, que chacun s’en empare !

Les Unes
d’après
les autres

Libération, mardi 5 mars 2024

LE MOT DU PRO

Ne tirez pas
à la ligne !

Les journalistes communiquent entre eux en utilisant un vocabulaire imagé avec des vérités qui se perpétuent, comme celle-ci : on ne tire pas à la ligne ! En clair, on n’écrit pas en 100 lignes ce qui peut se dire en 50. Et éviter ainsi de passer pour un pisse-copie…

la minute verte

C’est quoi le hic
avec le numérique ?

Attention à la surconsommation ! Les prévisions de croissance du trafic internet sont impressionnantes. De 60 Zo (1 zettaoctet égale 1 million de téraoctets) par an, le trafic mondial va doubler tous les quatre ans pour atteindre 960 Zo en 2040 !

Le mème pas mal

L’ARCHÉOLOGIE
TYPOGRAPHIQUE

L'intrigante
esperluette

Caractère iconique, l’esperluette intrigue par son nom, inconnu pour beaucoup. Cantonné à un usage commercial en français contemporain, ce logogramme est né à l’antiquité romaine de la ligature du e et du t pour remplacer et. Le célèbre typographe français Claude Garamond (oui oui !) est à l’origine de la forme que nous connaissons aujourd’hui. En traversant les siècles, l’esperluette a gagné sa lettre de noblesse.

LE RACCOURCI

Souriez, on vous croque…

Le dessin de presse, où l’art de résumer une info et un point de vue en quelques traits efficaces, capte l’attention. Original, son impact est direct.

 

Un dessinateur de presse est capable de résumer l’actualité en quelques traits et d’apporter un regard décalé toujours teinté d’humour. Le principe de base du dessin de presse est de faire confiance à l’inspiration du dessinateur. Sans s’interdire de discuter ses esquisses ! Et puisqu’un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, il est regrettable que les dessins de presse soient si peu utilisés en dehors de la presse grand public. On le sait d’expérience, ces dessins sont un véritable atout dans une publication, même interne. Exotypie a notamment sollicité pendant plusieurs années le regretté Jean-Claude Pertuzé, qui d’un trait croquait une part d’humour dans le sérieux du monde professionnel. L’autodérision et l’humour permettent de donner une lecture originale de l’actualité, de prendre du recul et de donner un message avec le sourire. C’est un espace de récréation offert aux lectrices et lecteurs qui améliore la perception du message. “Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin.” Tignous résumait ainsi la vocation du dessin de presse. CQFD, pour ce qu’il faudrait dessiner !

d’humour dans le sérieux du monde professionnel. L’autodérision et l’humour permettent de donner une lecture originale de l’actualité, de prendre du recul et de donner un message avec le sourire. C’est un espace de récréation offert aux lectrices et lecteurs qui améliore la

perception du message. “Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin.” Tignous résumait ainsi la vocation du dessin de presse. CQFD, pour ce qu’il faudrait dessiner !