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Interludes objet ludique ou espace réflexif, nos envies naviguent entre deux, façon gamme majeure et mineure. Ça bouillonne sous nos crânes et les idées résonnent jusqu’au bout de nos doigts. Quelques impromptus plus tard, bémol et dièse compris, oyez notre concerto à deux claviers. Et n’oubliez pas, puisqu'il existe un prélude à tout, Interludes est un moment à glisser dans les interstices de nos partitions personnelles et professionnelles, pour faire diversion. Avant que ne surgisse déjà le postlude…DG
À l’heure des derniers préparatifs des JO 2024,
Paris se transforme… Et l’édition du livre
documentaire et photographique sur l’impact architectural des
JO d’hiver à Grenoble en 1968 arrive à point
nommé ! L’auteur Lionel Catelan rend compte
d’une ville traversée par une véritable secousse
architecturale et artistique. Entre ville redessinée et livre
graphique, ce bel ouvrage est édité par la maison
d’édition Building Books. On recommande !
https://buildingbooks.fr/product/Grenoble-un-modernisme-olympique
L’IVG constitutionnalisée, MeToo partout, l’égalité professionnelle grande cause du quinquennat… le male gaze se dissipe très lentement. Et dans notre domaine, l’écriture égalitaire bouscule les certitudes. Mettons à jour la langue française !
Place au neutre
Le neutre, pourtant
présent en latin et en ancien français, n'existe
quasiment pas dans la langue moderne. Sans neutre, on est
condamné à la pensée binaire, et pire, le
masculin l'a emporté sur le féminin. Il serait temps
d'y remédier car, au-delà de la sphère purement
linguistique, notre langue aussi véhicule une part
d’enjeux sociaux et un idéal d'égalité.
Il y a aussi des enjeux de compréhension. On veut lire ou
entendre la complexité du réel, pas sa simplification.
On veut comprendre en un pronom si un groupe est exclusivement
masculin, féminin, ou les deux. Que celleux qui ne voient pas
l'utilité du neutre relise cette phrase ! Aux
côtés de l'emblématique pronom
“iel”, les alternatives existent : accord de
proximité, alternance, point médian,
épicènes et formes hybrides. À chacun sa
préférence, la pratique fera le reste !
Décliner au féminin
Autre
enjeu de taille : donner la même place aux formes
masculines et féminines. Sinon, on invisibilise ! La
féminisation des noms de métiers adoptée en
2019 par l’Académie française a marqué un
tournant décisif, mais on peut regretter que les nouvelles
pratiques se diffusent trop lentement. C’est un
phénomène intéressant à observer car il
s’agit d’une action consciente d’une partie de la
population, tandis que les évolutions de la langue ne sont
généralement pas concertées. Sachant que
l’écriture égalitaire n’est pas une fin en
soi mais une manière de repenser notre langue, que chacun
s’en empare !
Les journalistes communiquent entre eux en utilisant un vocabulaire imagé avec des vérités qui se perpétuent, comme celle-ci : on ne tire pas à la ligne ! En clair, on n’écrit pas en 100 lignes ce qui peut se dire en 50. Et éviter ainsi de passer pour un pisse-copie…
Attention à la surconsommation ! Les prévisions de croissance du trafic internet sont impressionnantes. De 60 Zo (1 zettaoctet égale 1 million de téraoctets) par an, le trafic mondial va doubler tous les quatre ans pour atteindre 960 Zo en 2040 !
Caractère iconique, l’esperluette intrigue par son nom, inconnu pour beaucoup. Cantonné à un usage commercial en français contemporain, ce logogramme est né à l’antiquité romaine de la ligature du e et du t pour remplacer et. Le célèbre typographe français Claude Garamond (oui oui !) est à l’origine de la forme que nous connaissons aujourd’hui. En traversant les siècles, l’esperluette a gagné sa lettre de noblesse.
Le dessin de presse, où l’art de résumer une info et un point de vue en quelques traits efficaces, capte l’attention. Original, son impact est direct.
Un dessinateur de presse est capable de résumer l’actualité en quelques traits et d’apporter un regard décalé toujours teinté d’humour. Le principe de base du dessin de presse est de faire confiance à l’inspiration du dessinateur. Sans s’interdire de discuter ses esquisses ! Et puisqu’un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, il est regrettable que les dessins de presse soient si peu utilisés en dehors de la presse grand public. On le sait d’expérience, ces dessins sont un véritable atout dans une publication, même interne. Exotypie a notamment sollicité pendant plusieurs années le regretté Jean-Claude Pertuzé, qui d’un trait croquait une part d’humour dans le sérieux du monde professionnel. L’autodérision et l’humour permettent de donner une lecture originale de l’actualité, de prendre du recul et de donner un message avec le sourire. C’est un espace de récréation offert aux lectrices et lecteurs qui améliore la perception du message. “Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin.” Tignous résumait ainsi la vocation du dessin de presse. CQFD, pour ce qu’il faudrait dessiner !
d’humour dans le sérieux du monde professionnel. L’autodérision et l’humour permettent de donner une lecture originale de l’actualité, de prendre du recul et de donner un message avec le sourire. C’est un espace de récréation offert aux lectrices et lecteurs qui améliore la
perception du message. “Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin.” Tignous résumait ainsi la vocation du dessin de presse. CQFD, pour ce qu’il faudrait dessiner !