Faut-il vraiment se demander si on doit en avoir peur ? "Ce robot peut faire mon boulot à ma place !" Vous l’avez perçue comment, cette phrase ? En positif, "ça va faciliter mon quotidien" ou en négatif, "ça va me remplacer" ? Restons souple, ce n’est pas la première fois qu’un progrès technologique bouscule un écosystème ! Suite à l'invention de l'imprimerie, les moines copistes les plus agiles n’auraient-ils pas pu se convertir en moines photocopistes ? Les IA génératives sont nouvelles et surprenantes mais restent des outils. Tout dépend de comment et à quoi on s’en sert…

Comment ? Tout est dans le prompt ! Pour espérer avoir une réponse satisfaisante de la part d’une IA, il faut bien formuler la demande. Style, ton, calibrage… Pour les textes comme pour les images, il faut couvrir tous les angles pour éviter de générer des aberrants. La rédaction du prompt idéal produisant un contenu bien calibré va devenir un savoir-faire particulier. Pour l’instant, ça ressemble beaucoup à ce qu’on fait déjà et qué s’appelorio un bon brief…

Apprivoiser ce que l’on ne connaît pas. C’est en apprenant à échanger avec les IA qu’on les apprivoisera. Testez les interfaces, mettez à l’épreuve les applications. Et surtout, soyez polis avec elles. Parce que demain est incertain, les robots sont nos amis. Et parce que souvent, il y a quelqu’un derrière l’IA…

Donc à quoi ça sert ? À vous, je ne sais pas (mais j’espère que vous vous êtes déjà posé la question). En tant que rédacteurs en presse territoriale ou d’entreprise, ça ne nous sert pas (pour l’instant). Il n’y a plus grand-chose à automatiser ou à optimiser dans nos métiers. En attendant qu’une IA sache un jour construire un chemin de fer, mener des entretiens et en rédiger des textes originaux et calibrés, on reste à l’affût, prêts à saisir l’innovation au vol. On teste les applications, on joue avec. On se laisse porter par la créativité. Comme tout nouvel outil, chaque IA est un territoire à explorer avec à la clé des richesses à créer.

Bill Gates, lui, a choisi. Il nous invite à faire de l’IA un copilote de l’humanité laborieuse, susceptible « d’améliorer notre travail dans les tâches qu’on veut continuer d’accomplir nous-mêmes et de nous libérer de celles dont nous ne voulons plus ». C’est beau ! Bon, pour l’instant, ça fonctionne bien pour tout ce qui concerne le codage informatique. Pour le reste, ça se résume à un nouvel assistant virtuel de Windows qui peut par exemple « adapter les paramètres de votre PC à vos préférences ». Une forme d'aveu pour Microsoft que son système d’exploitation est compliqué à utiliser ? Les IA auront au moins servi à ça !

Ici, pas question de recherche d’originalité à tout prix, une notion laissée à la libre appréciation de chacun. En matière de contenu, il y a l’info et il y a la façon dont on la raconte. À chacun sa manière pour se démarquer, nul besoin de sortir de l’ordinaire pour cela. L’originalité d’un article prend ses racines dans la mise en scène imaginée par le rédacteur.

Original, ça veut dire quoi ? En matière de presse, original est à prendre dans le sens de nouveau ou singulier. Parce que la rédaction fait corps avec la langue et parce que l’information n’est pas un contenu comme les autres, produire du contenu sans se soucier de la rédaction est un non-sens. Pas de recette miracle pour obtenir un texte original : une info, un savoir-faire, du travail… et une belle page blanche !

Est-ce une question de style ? Le style façonne une écriture et propose une façon de voir les choses et de les faire ressentir. Les mots, le vocabulaire, le rythme, les figures de styles et les respirations, en n’oubliant jamais la précision et la concision, sont les clés d’une écriture attractive et efficace. Elles prennent leur source dans la créativité du rédacteur combinée à la maîtrise des techniques de rédaction et des règles du journalisme. Ainsi, rédiger devient un jeu raffiné de combinaisons multiples mais jamais aléatoires !